Défricheurs du social
Défricher le social au grand air plutôt que cultiver son jardin bien à l’abri : ainsi pourrait-on résumer le désir porté par ce blog, animé par les membres du pôle Etudes & Prospective du Centre Etudes & Data du Groupe Alpha et ouvert aux contributions des consultants et des partenaires du Groupe. Sans réponses préconçues mais avec l’intention de proposer des réponses pertinentes, le blog abordera, dans un esprit de controverse argumentée et productive, la diversité des questions couvertes par le champ social.
Un nouvel ordre économique mondial après le coronavirus ?
Alors que la crise du coronavirus bat son plein, l’heure est aux mesures d’urgence, sanitaires, économiques et sociales. Il s’agit de sauver, de soutenir, de venir en aide aux personnes tout d’abord, aux entreprises et aux salariés tout autant. Le déversement illimité de crédit, d’une part, le soutien à l’emploi et aux entreprises par la prise en charge du chômage partiel, d’autre part, illustrent bien cet ordre de priorités. Pour autant, il n’est pas trop tôt pour s’interroger sur le visage que prendra le monde économique à la sortie de cette épreuve, ne serait-ce que pour le façonner au mieux des enseignements appris durant cette crise.
Face aux conséquences économiques et sociales du coronavirus, quelles réponses pour quelles mutations ?
La pandémie en cours liée au coronavirus fragilise fortement l’activité économique et la situation des personnes. Passant à un stade supérieur suite à la décision de confinement général le 16 mars 2020, le ralentissement de l’activité appelle des réponses massives et rapides. En plus de la suspension des réformes en cours dans l’agenda politique (incluant la réforme des retraites), plusieurs mesures de soutien, à l’économie et aux salariés, ont ainsi été annoncées ces derniers jours. Ces réponses fortes peuvent suggérer de possibles et importantes mutations dans les conceptions économiques et politiques à plus long terme.
La formation professionnelle permet-elle de développer les compétences et d’accéder à de meilleurs emplois ?
Alors que la nouvelle réforme de la formation professionnelle est entrée en vigueur depuis plus d’un an, deux études ont été publiées sur les bénéficiaires et les types de formation suivis avant cette réforme : les premiers enseignements de DEFIS, une grande enquête sur les contenus de formation pour 2014-2015, ainsi qu’un bilan de la Dares sur la formation via le compte personnel de formation pour la période 2015-2018. Ce billet propose de croiser certains résultats de ces deux études afin d’examiner en particulier la contribution de la formation professionnelle à l’élévation des niveaux de compétences et à l’accès à de meilleurs emplois.
Le débat répartition/capitalisation sous l’angle du rendement financier
Depuis quelques mois, la réforme des retraites du gouvernement ne cesse de susciter analyses et critiques. Mais elle a également pour conséquence de relancer le vieux débat entre système de retraite par répartition et par capitalisation. Les avocats de la capitalisation revendiquent souvent sa supériorité en expliquant que ce système a un taux de rendement financier durablement supérieur à celui du système par répartition. Ce papier cherche à comparer les rendements fictifs des deux systèmes sur longue période en France. Il montre que les hypothèses de calcul sont déterminantes et que le choix du système ne peut reposer uniquement sur des écarts de rendement.
Le financement des retraites et les malentendus de la réforme
La nécessité de mener simultanément une réforme des retraites systémique, conduisant à une transformation du système de retraite en un système universel par points, et une réforme paramétrique, consistant à assurer l’équilibre financier du système de retraite en 2027, a été fortement contestée par une partie du milieu syndical. Celle-ci a estimé que l’équilibrage financier du système actuel brouillait le sens de la réforme systémique et sa dimension redistributive. Ce malentendu est venu du fait que le programme présidentiel d’Emmanuel Macron envisageait un système de retraite financièrement équilibré et une transition courte vers un système par points sur une période d’environ 10 ans. La remise en cause de ces deux éléments a des conséquences sur le financement à court et moyen terme. Des imprécisions sur le financement de long terme s’y ajoutent, générant incertitude et confusion.
Une réforme de l’assurance-chômage contestée et contestable
Après la reprise en main de la réforme du système d’assurance-chômage en février 2019, le gouvernement a décidé d’une réforme qui durcit l’indemnisation des chômeurs et instaure un système de bonus-malus afin de limiter les emplois de courte durée. Cette réforme, mise en œuvre par décret, vise d’abord à redresser le budget de l’Unédic et à s’attaquer à l’activité réduite (alternance/concomitance d’emploi et d’allocation chômage). Ayant commencé à s’appliquer pour partie dès le 1er novembre 2019, cette réforme, très contestée, en particulier par les syndicats, est contestable en raison des conséquences sociales qu’elle pourrait avoir.
Pourquoi les régimes spéciaux de retraite nécessitent un traitement spécifique
Après une semaine de grève contre la réforme des retraites, le Premier ministre a présenté le contenu du projet du gouvernement. Le nouveau système de retraite ne concernerait pas les personnes se trouvant à moins de 17 ans de la retraite. Pour les catégories actives des régimes spéciaux, dont les âges d’ouverture des droits à retraite sont de 52 et 57 ans, par construction, la réforme commencerait à s’appliquer respectivement pour les générations 1985 et 1980. Ce billet vise à cerner les enjeux de la mise en place du régime universel pour les trois principaux régimes spéciaux : SNCF, IEG et RATP.
Quelles évolutions des salaires dans le secteur privé pour 2020 ?
Alors que le chômage diminue progressivement, les augmentations des salaires en 2020 devraient être équivalentes à celles de 2019. D’après la Banque de France, les salaires moyens par tête devraient augmenter de +1,9% en 2020, après +2,0% en 2019. Mais ces chiffres moyens cachent d’importantes disparités selon les profils des salariés. En outre, certaines mesures du gouvernement pourraient influer sur l’évolution globale des salaires : reconduction de la prime exceptionnelle de fin d’année, mise en place de l’index sur l’égalité femmes-hommes, désocialisation et défiscalisation des heures supplémentaires, modification du rôle des branches dans la négociation des primes conventionnelles.
Pourquoi la consommation n’augmente-t-elle pas plus vite ?
La dynamique de la consommation en France en 2019 suscite des interrogations. Au premier trimestre, la consommation n’a pas augmenté aussi vite qu’attendu compte tenu de la hausse du pouvoir d’achat début 2019. L’écart s’est ensuite réduit, confirmant la thèse d’un allongement des délais entre la hausse du pouvoir d’achat et ses effets sur la consommation. Pour autant, l’écart n’est pas comblé et des interrogations demeurent sur l’évolution à venir de la consommation. Celle-ci pourrait être pénalisée par de fortes inquiétudes sociales sur fond de changements structurels des comportements de consommation et de vieillissement démographique.
Pourquoi les Français épargnent-ils autant ?
Les Français épargnent de plus en plus. Entre 2014 et 2019, le stock total d’épargne a augmenté de 24% alors que le revenu disponible des ménages a augmenté de 11%. Cet excédent structurel d’épargne provient surtout de la hausse de l’épargne liquide (épargne réglementée, dépôts à vue), laquelle peut s’expliquer par plusieurs raisons : accroissement des incertitudes, concentration des gains de pouvoir d’achat sur les ménages aisés, comportement de précaution face à la hausse de la dette.