Défricheurs du social
Défricher le social au grand air plutôt que cultiver son jardin bien à l’abri : ainsi pourrait-on résumer le désir porté par ce blog, animé par les membres du pôle Etudes & Prospective du Centre Etudes & Data du Groupe Alpha et ouvert aux contributions des consultants et des partenaires du Groupe. Sans réponses préconçues mais avec l’intention de proposer des réponses pertinentes, le blog abordera, dans un esprit de controverse argumentée et productive, la diversité des questions couvertes par le champ social.
Le passager clandestin français et le trou de souris européen
La position économique de la France au sein de la zone euro devient singulière. Un observateur lointain mais attentif serait tenté de dire qu’elle est en passe de devenir un maillon faible de la zone, avec l’Italie. Disposant, au départ de la crise, de marges de résistance et de manœuvre consistantes, elle n’a pas subi les injonctions à un ajustement précipité, mais l’inefficacité des politiques suivies épuise ces marges. C’est évidemment une pression forte sur les gouvernants français pour, qu’enfin, se concrétisent des résultats tangibles de leurs choix politiques.
Le budget français et la Commission européenne
Le processus annuel de préparation des budgets publics des membres de l’Union européenne, le « semestre européen », s’est achevé le 29 octobre 2014. Il s’agissait du deuxième cycle budgétaire dans le cadre des réformes de gouvernance initiées en 2011 par la Commission européenne pour renforcer son pouvoir de supervision. Alors qu’elle avait bénéficié en 2013 d’une rallonge de deux ans pour atteindre la limite de 3% du PIB de déficit de ses administrations publiques en 2015, la France demande un nouveau délai pour se conformer à cette exigence européenne en 2017 seulement.
La nouvelle géographie des emplois
Un ouvrage sur les Etats-Unis peut-il parler de la France ? Nul besoin de souligner les facteurs de tous ordres qui différencient les deux pays. Pourtant l’ouvrage d’Enrico Moretti, professeur à Berkeley, « The New Geography of Jobs » (Mariner Books, 2013), qui porte sur la réalité américaine, développe des analyses qui ont des résonances évidentes avec la réalité européenne et française, celle de pays industrialisés de longue date et confrontés aujourd’hui aux bouleversements perturbants désignés par le terme de « désindustrialisation ».
Rendre la nature économiquement visible
Comment inciter les acteurs économiques et politiques à tenir compte des conséquences des activités humaines sur l’environnement et à assurer la préservation de celui-ci ? Deux grands rassemblements, le sommet sur la changement climatique organisé par l’ONU le 23 septembre 2014 à New York et la Convention sur la biodiversité biologique qui se déroule actuellement (du 29 septembre au 17 octobre) en Corée du Sud, cherchent à rappeler les enjeux liés au changement climatique et à la perte de la biodiversité. Parmi les différents mécanismes visant à limiter l'impact des activités humaines sur l'environnement, les schémas « pollueur-payeur » reçoivent une attention grandissante. Plusieurs de ces dispositifs nécessitent l'évaluation de bénéfices tirés des ressources naturelles en termes monétaires.
La méta-analyse, un cadre d’interprétation attentif des travaux économiques
Ce billet présente les principes et objectifs de la « méta-analyse » (méthode de revue de littérature), à l’occasion du 8ème colloque du réseau de recherche Meta-Analysis of Economics Research Network, qui a pour objectif de promouvoir et de diffuser l’utilisation des pratiques de méta-analyse.
Sommet syndical européen sur l’emploi
Alors que les gouvernements européens ont eu bien du mal à s’entendre sur la tenue d’un sommet sur l’emploi en octobre, la Confédération Européenne des Syndicats et son institut de recherche ont rassemblé, du 24 au 26 septembre, 450 participants pour débattre sur « L’Europe à la croisée des chemins. Quelle voie pour des emplois de qualité et la prospérité ? ». Le commissaire européen à l’emploi sortant, Laszlo Andor, plutôt considéré par la CES comme un allié au sein d’une Commission Barroso faible devant le lobbying patronal, a appelé à la reconstruction du modèle social européen, « cassé » dans plusieurs pays et dégradé au niveau communautaire.
France, Allemagne : à chaque diplôme sa formation continue ?
La formation diplômante est l’un des enjeux de la loi du 5 mars 2014. La certification est-elle aussi valorisée dans la formation professionnelle outre-Rhin ? Le diplôme allemand s’inscrit dans le prolongement d’une formation tandis que la Commission Nationale de la Certification Professionnelle (CNCP) reconnaît un titre français indépendamment de son mode d’obtention. Cette vision de la certification est directement liée aux objectifs assignés à la formation professionnelle dans chaque pays : la formation allemande se définit par les cours qu’elle dispense tandis qu’en France c’est par le diplôme qu’elle permet d’obtenir.
Girl from Rio Branco : Marina Silva peut-elle gagner les présidentielles brésiliennes grâce à l’éducation (et à l’écologie) ?
Ce billet propose une introduction aux questions d’éducation au Brésil à l’occasion des présidentielles brésiliennes prochaines et la montée dans les sondages de la candidate pour le parti socialiste brésilien, Marina Silva
Le « Meilleur Hôtel de France » : pour qui ?
L’UMIH (Union des Métiers et de l’Industrie Hôtelière) annonce le 9 septembre : Le Bristol est élu « Meilleur Hôtel de France » au World Travel Awards 2014. Compté parmi les palaces parisiens, c’est la quatrième année consécutive que l’hôtel obtient la distinction de « Meilleur Hôtel de France ». Et pourtant, à peine deux mois auparavant, en juin, le Tribunal de Grande Instance de Paris avait donné raison au CHSCT de l’hôtel et condamné le Bristol, en particulier pour le taux de fréquence d’accidents du travail. A quoi ce « meilleur » fait-il alors référence ?
Politiques monétaires : prochains mois à forts enjeux pour la Fed et la BCE
Depuis 2007, l’économie mondiale traverse une crise d’ampleur historique. Les politiques de soutien au système bancaire, aux marchés financiers et à l’économie ont été menées de front par les autorités budgétaires et monétaires afin d’y faire face. La plupart des gouvernements ont accepté de laisser filer les déficits publics jusqu’en 2009, qui se sont dégradés sous l’effet de la conjoncture et des plans de relance mis en œuvre afin de soutenir la demande. Face aux tensions nées de l’accroissement rapide des dettes publiques, les autorités monétaires ont dû jouer un rôle accru dans la stratégie de sortie de crise. Dans la conduite de leurs politiques monétaires, la Banque centrale européenne et la Réserve Fédérale ont ainsi mis en place plusieurs trains de mesures accommodantes dites non conventionnelles, en raison de leurs caractéristiques et de leurs ampleurs inédites.