Défricheurs du social
Défricher le social au grand air plutôt que cultiver son jardin bien à l’abri : ainsi pourrait-on résumer le désir porté par ce blog, animé par les membres du pôle Etudes & Prospective du Centre Etudes & Data du Groupe Alpha et ouvert aux contributions des consultants et des partenaires du Groupe. Sans réponses préconçues mais avec l’intention de proposer des réponses pertinentes, le blog abordera, dans un esprit de controverse argumentée et productive, la diversité des questions couvertes par le champ social.
PEPA, une prime qui n’a rien d’exceptionnel
Fin 2018, était instaurée une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, aussi appelée « PEPA » ou « prime Macron », visant à soutenir le pouvoir d’achat des Français. Exonérée de toute cotisation sociale (patronale et salariale) et d’impôt sur le revenu, cette prime a été reconduite chaque année. Quatre [...]
Quelles évolutions des salaires en 2022 ?
En 2021, la priorité du gouvernement et des entreprises a été la sauvegarde des emplois, au détriment des revalorisations salariales. Mais, cette année, les pressions inflationnistes, les pénuries de main d’œuvre et le rebond des marges des entreprises laissent présager des hausses significatives de salaires. Les négociations obligatoires sont [...]
L’élection de Joe Biden, une chance économique pour l’Europe
Après quatre ans de présidence par Donald Trump, Joe Biden, le nouveau président des Etats-Unis, a pris ses fonctions le 20 janvier 2021. Marqués par une économie à la peine et une pandémie non jugulée, les Etats-Unis ont engagé de fortes dépenses d’urgence de lutte contre le Covid-19 et ses effets économiques et sociaux. Le programme de Joe Biden se centre sur les classes moyennes et prévoit des plans très ambitieux de relance de l’industrie et de verdissement de l’économie. Dans une certaine mesure, l’agenda de Biden représente une chance pour l’Europe qui pourrait bénéficier, par rapport à une situation de statu quo, d’une politique plus ouverte et plus multilatérale.
Télétravail : « ni normatif ni prescriptif », un ANI du « monde d’après »
En matière de négociation collective, le « monde d’après », c’est celui de l’après ordonnance du 22 septembre 2017 qui a bouleversé l’articulation des niveaux de négociation. En matière de télétravail, le « monde d’après », c’est celui de l’après confinement et de l’après Covid-19. Le 26 novembre 2020, les partenaires sociaux ont conclu un accord national interprofessionnel (ANI) sur ce sujet. Il aborde toutes les thématiques pour conclure des accords de télétravail de qualité. Pour autant, pour la première fois dans l’histoire de la négociation collective, cet ANI n’aura pas plus de valeur juridique qu’un guide. Il n’est donc ni prescriptif, ni normatif. Au vu de leurs déclarations et prises de position récentes, certains syndicats semblent ne pas l’avoir perçu. Ce billet en explique les raisons et plaide pour une adaptation législative afin de parvenir à un cadre juridique sécurisant pour les entreprises et adapté à la pratique actuelle du télétravail.
Un nouvel ordre financier
En rappelant les réductions d’effectifs envisagées par les banques européennes, l’actualité égrène les mesures qu’elles envisagent pour s’adapter au contexte immédiat des marchés financiers. A notre sens, ces palliatifs manquent pourtant l’essentiel : un nouvel ordre financier se dessine et les réponses pour s’y insérer restent grandement à inventer.
Comment réussir 2021 en matière économique, sociale et environnementale ?
L’année 2021 débute avec une situation sanitaire toujours problématique et une crise économique et sociale, étonnamment différée, qui se dessine comme dans un ralenti cinématographique. Il semble difficile dès lors d’anticiper l’avenir. Peut-être nous faut-il changer de focale : ne pas s’attacher au maintien de l’ordre ancien, qui est entré en chaos, mais à l’émergence possible d’un nouvel ordre économique et social. Pour cela, nous mettons en avant dix priorités pour un monde résilient, susceptible de prendre à nouveau son élan.
Evolution des salaires en 2021 : vers une année noire ?
La crise du Covid-19 est d’une brutalité sans précédent sur l’économie française. Le marché du travail, et donc le niveau des salaires, vont être durablement affectés par ce choc. Pour la première fois depuis 6 ans, les budgets prévisionnels d’augmentation salariale sont en baisse. Trois facteurs sont de nature à ralentir la hausse générale des salaires : le taux de marge des entreprises a nettement reculé en 2020, le taux de chômage devrait fortement augmenter en 2021 et certains dispositifs de restructuration comme les accords de performance collective (APC) sont en train de se multiplier. Par ailleurs, les dispositifs publics ne permettront pas de contrecarrer cette tendance : la hausse du SMIC sera moindre en 2021 qu'en 2020 et l'augmentation du reste à charge pour le salarié en cas de chômage partiel pèsera sur les salaires.
Le plan de relance parviendra-t-il à stimuler l’emploi ?
Le choc du Covid-19 sur l’économie française est d’une brutalité sans précédent. Les entreprises sont très fragilisées et les plans de restructurations se multiplient, avec de lourdes conséquences pour l’emploi. Au premier semestre, l’économie a déjà perdu près de 715 000 postes, soit la plus forte destruction d’emplois sur un semestre depuis 1970. Dans le plan France Relance, les mesures en faveur de l’emploi, chiffrées à 15 milliards d’euros, se composent principalement de dispositions sur le chômage partiel de longue durée, sur l’emploi des jeunes et sur la formation professionnelle. Bien qu’elles soient importantes et qu’elles relèvent de plusieurs dimensions, elles restent sous-calibrées par rapport aux destructions d’emplois à venir. Et, dans une conjoncture dégradée, leur effet sur l’emploi risque de ne pas être maximum en raison notamment d’une absence de conditionnalité pour l’activité partielle de longue durée et d’effets d’aubaine pour les primes à l’embauche. On peut ainsi douter de leur capacité à répondre pleinement à la perspective d’une dégradation durable du marché du travail et d’un chômage de masse à venir.
Une relance de la consommation devenue inévitable
Le plan France Relance ne prévoit rien pour relancer ou soutenir spécifiquement la consommation des ménages. Celle-ci a fortement rebondi après le déconfinement pour atteindre un niveau supérieur à la situation d’avant-crise sanitaire, avant de baisser significativement en septembre. Si le gouvernement semblait faire le pari d’une consommation alimentée par le surplus d’épargne du premier confinement, la contribution durable de la consommation à la reprise économique apparaît limitée à la fois par l’absence de mesures incitatives destinées aux ménages modestes et du fait des mesures de restriction de l’activité liées à l’épidémie de coronavirus. Le reconfinement rend encore plus caducs les espoirs d’une reprise autonome et durable de la consommation. Dans ces conditions, sa relance devient inévitable.
Accords-cadres européens sur les restructurations : quels impacts sur les filiales françaises ?
Dans un contexte de décentralisation de la négociation vers les entreprises et de recentralisation de la négociation au niveau de l’entreprise, l’application nationale des accords transnationaux devient un enjeu de localisation du dialogue social. C’est pourquoi le Centre Etudes & Prospective du Groupe Alpha, en partenariat avec l’IRES, s’est intéressé à l’articulation de la négociation transnationale avec l’ensemble des normes et des pratiques de l’entreprise au niveau national. Ce billet présente certains des résultats saillants de ce travail. Si le degré d’antériorité du dialogue social crée une dépendance au sentier en matière de négociation transnationale, la signature d’accords-cadres européens (ACE) se caractérise par une grande diversité de motivations. L’effectivité de ces accords, et donc de leurs modalités d’application et d’appropriation par les acteurs, apparaît alors comme une question cruciale. Elle est toutefois loin d’être garantie.