Politiques publiques
Quelles évolutions des salaires en 2022 ?
En 2021, la priorité du gouvernement et des entreprises a été la sauvegarde des emplois, au détriment des revalorisations salariales. Mais, cette année, les pressions inflationnistes, les pénuries de main d’œuvre et le rebond des marges des entreprises laissent présager des hausses significatives de salaires. Les négociations obligatoires sont fortement attendues, si bien qu’elles entraînent des mobilisations inédites dans les entreprises. Néanmoins, sans une revalorisation franche du Smic et des minima de branche, les écarts de salaires risquent de se creuser. Des difficultés de recrutement qui rééquilibrent les négociations Dès l’été 2021, l’économie française a [...]
Comment réussir 2021 en matière économique, sociale et environnementale ?
L’année 2021 débute avec une situation sanitaire toujours problématique et une crise économique et sociale, étonnamment différée, qui se dessine comme dans un ralenti cinématographique. Il semble difficile dès lors d’anticiper l’avenir. Peut-être nous faut-il changer de focale : ne pas s’attacher au maintien de l’ordre ancien, qui est entré en chaos, mais à l’émergence possible d’un nouvel ordre économique et social. Pour cela, nous mettons en avant dix priorités pour un monde résilient, susceptible de prendre à nouveau son élan.
Evolution des salaires en 2021 : vers une année noire ?
La crise du Covid-19 est d’une brutalité sans précédent sur l’économie française. Le marché du travail, et donc le niveau des salaires, vont être durablement affectés par ce choc. Pour la première fois depuis 6 ans, les budgets prévisionnels d’augmentation salariale sont en baisse. Trois facteurs sont de nature à ralentir la hausse générale des salaires : le taux de marge des entreprises a nettement reculé en 2020, le taux de chômage devrait fortement augmenter en 2021 et certains dispositifs de restructuration comme les accords de performance collective (APC) sont en train de se multiplier. Par ailleurs, les dispositifs publics ne permettront pas de contrecarrer cette tendance : la hausse du SMIC sera moindre en 2021 qu'en 2020 et l'augmentation du reste à charge pour le salarié en cas de chômage partiel pèsera sur les salaires.
Le plan de relance parviendra-t-il à stimuler l’emploi ?
Le choc du Covid-19 sur l’économie française est d’une brutalité sans précédent. Les entreprises sont très fragilisées et les plans de restructurations se multiplient, avec de lourdes conséquences pour l’emploi. Au premier semestre, l’économie a déjà perdu près de 715 000 postes, soit la plus forte destruction d’emplois sur un semestre depuis 1970. Dans le plan France Relance, les mesures en faveur de l’emploi, chiffrées à 15 milliards d’euros, se composent principalement de dispositions sur le chômage partiel de longue durée, sur l’emploi des jeunes et sur la formation professionnelle. Bien qu’elles soient importantes et qu’elles relèvent de plusieurs dimensions, elles restent sous-calibrées par rapport aux destructions d’emplois à venir. Et, dans une conjoncture dégradée, leur effet sur l’emploi risque de ne pas être maximum en raison notamment d’une absence de conditionnalité pour l’activité partielle de longue durée et d’effets d’aubaine pour les primes à l’embauche. On peut ainsi douter de leur capacité à répondre pleinement à la perspective d’une dégradation durable du marché du travail et d’un chômage de masse à venir.
Une relance de la consommation devenue inévitable
Le plan France Relance ne prévoit rien pour relancer ou soutenir spécifiquement la consommation des ménages. Celle-ci a fortement rebondi après le déconfinement pour atteindre un niveau supérieur à la situation d’avant-crise sanitaire, avant de baisser significativement en septembre. Si le gouvernement semblait faire le pari d’une consommation alimentée par le surplus d’épargne du premier confinement, la contribution durable de la consommation à la reprise économique apparaît limitée à la fois par l’absence de mesures incitatives destinées aux ménages modestes et du fait des mesures de restriction de l’activité liées à l’épidémie de coronavirus. Le reconfinement rend encore plus caducs les espoirs d’une reprise autonome et durable de la consommation. Dans ces conditions, sa relance devient inévitable.
Un plan jeunes ambitieux mais insuffisant contre la précarité
Sur les 100 milliards d’euros du plan France Relance, 6,5 milliards d’euros sont consacrés spécifiquement aux jeunes. Mises en œuvre sur deux ans, ces mesures visent à soutenir l’arrivée prévue de près de 800 000 jeunes sur le marché du travail en septembre 2020 face à la destruction de 800 000 emplois prévue d’ici la fin de l’année. Le plan jeunes représente un financement massif. Ses mesures couvrent une large palette de situations et vient à répondre à des besoins de soutien immédiats. Toutefois, son manque d’articulation avec le reste du plan de relance interroge et l’absence d’un filet de sécurité ne permettra pas à de nombreux jeunes d’éviter de basculer dans la pauvreté.
Sortie de crise : de nouvelles formes de mobilisation de l’épargne à inventer
Selon l’OFCE, les Français auraient accumulé une épargne forcée de 55 milliards d’euros en huit semaines de confinement. Leur revenu est souvent maintenu alors qu’une bonne part de leurs occasions de dépenses s’est tarie. Dans le même temps, l’Etat et les organismes sociaux envisagent un dérapage budgétaire d’au moins 115 à 150 milliards d’euros combinant pertes de recettes fiscales et sociales, et mesures de soutien à l’emploi (chômage partiel, garde d’enfants, etc.) ou aux entreprises (différés et allègements de charges). Au-delà du recours immédiat à l’endettement, à des taux heureusement très favorables, se pose donc la question de la mobilisation de l’épargne intérieure. Plusieurs scénarios sont envisageables, dont les effets peuvent fortement différer.
Chômage partiel : pour une acquisition de droits à retraite au régime général
L’activité partielle ne permet pas d’acquérir de droits à la retraite au régime général, excepté pour le cas particulier de l’indemnité complémentaire éventuellement versée par l’entreprise pour les salaires supérieurs à 4,5 SMIC. Cette situation n’est pas logique car le chômage permet d’acquérir des droits au régime général, ce qui est également le cas de l’activité partielle dans le régime complémentaire Agirc-Arrco. Pour de nombreux salariés, il pourrait en résulter une baisse du montant de la pension qui toucherait davantage les salariés les plus modestes. C’est pourquoi, dans la logique de l’Agirc-Arrco, nous proposons un régime d’acquisition de droits à retraite reposant sur une validation de trimestres et des salaires portés au compte sur la base du salaire perdu.
Les conditions pour une sortie de crise réussie
La sortie de la crise économique actuelle dépendra de l’attitude des acteurs économiques de terrain et de leurs anticipations. Cette sortie de crise reste à inventer, ou du moins à mieux baliser. Deux enjeux nous paraissent devoir être mieux éclairés pour esquisser un redémarrage efficace et si possible rapide de la machine économique. Le premier est financier et concerne l’orientation du crédit pour lequel il est nécessaire de s’affranchir des notations. Le deuxième est productif et concerne la consolidation de filières interdépendantes et morcelées.
Coronavirus : quels effets sur le chômage ?
La pandémie de Covid-19 en cours affecte fortement l’activité économique et fragilise la situation des salariés. Les mesures de confinement général édictées dans de très nombreux pays d’Europe et du monde se traduisent par un arrêt au moins partiel des activités économiques. Les premiers chiffres de chômage disponibles montrent une augmentation très forte dans certains pays (USA, Canada, Russie, Inde, Norvège, etc.). En Europe, de nombreux pays ont recouru massivement au chômage partiel. Si, jusqu’à présent, l’emploi a été globalement préservé, plusieurs conditions devront être remplies pour contenir les destructions d’emplois à l’issue de l’épidémie. Parallèlement, des mesures de lutte contre le chômage et de soutien aux demandeurs d’emploi seront nécessaires.