L’économie mondiale tient bon, malgré des tensions géopolitiques et commerciales accrues
Deux fois par an, les chargés d’études du pôle Etudes & Prospective du Centre Etudes & Data du Groupe Alpha analysent les grands tendances macro-économiques, en particulier pour les données concernant l’emploi, le marché du travail, la situation financière des entreprises.
Avec, pour cette fin d’année et le début 2025, les tendances suivantes :
- Une poursuite de la croissance mondiale et européenne, dans un contexte de désinflation des coûts ;
- En France, un retour des défaillances d’entreprises, une consommation atone et des taux d’intérêt qui diminuent lentement ;
- Un contexte international tendu : guerre commerciale, conflit élargi au Moyen-Orient et marchés financiers sous pression.
Aidée par la désinflation, la croissance mondiale devrait rester régulière, dans un environnement toutefois marqué par des tensions géopolitiques élevées. En 2024, la croissance de la production mondiale est restée résiliente et l’inflation a poursuivi son repli. La croissance du PIB devrait se stabiliser à 3,2 % en 2024 et 2025 et s’accompagner d’une poursuite de la désinflation, avec un retour autour de 2 % dans la plupart des pays du G20 fin 2025.
- En facteurs négatifs, notons que les tensions géopolitiques s’aggravent, notamment au Moyen-Orient et en mer Rouge et risquent d’affecter les échanges mondiaux, le prix du pétrole et l’approvisionnement mondial. Par ailleurs, l’inflation dans les services et les coûts salariaux réels restent élevés.
- En facteurs positifs, les économies émergentes restent résilientes : toujours attractives pour les investisseurs, elles bénéficient d’une solide confiance. De même, le recul des coûts énergétiques et des matières premières réduit les coûts des entreprises et améliore les revenus réels des ménages et la consommation.
Dans la zone euro, l’activité économique donne des signes de reprise pour 2025.
L’économie de la zone euro a stagné en 2023 et 2024 (+0,6 % et +0,9 %), dans un contexte de conditions de financement tendues et de confiance en berne. Selon la BCE, la croissance du PIB va rebondir légèrement en 2025 (+1,4 %). Néanmoins, des facteurs négatifs assombrissent les perspectives de croissance à long terme.
En France, malgré la baisse de l’inflation qui devrait se poursuivre en 2025, l’activité économique resterait peu dynamique, sur un rythme de croissance faible, mais constant depuis 2023.
- Le recul de l’inflation se confirme et serait amplifié en 2025 par la baisse des prix de l’électricité
- La consommation peinerait à redémarrer malgré le retour du pouvoir d’achat, dans un contexte d’incertitudes fortes et de préférence pour l’épargne
- Après celui des ménages, l’investissement des entreprises décroche. Le retour de l’investissement, qui serait freiné par la rigueur budgétaire, n’est pas prévu avant 2025/2026
- La situation des entreprises se dégrade, avec des marges et investissements en baisse
- La hausse des défaillances d’entreprises : une simple normalisation liée à un rattrapage ou une dégradation inquiétante de la santé financière des entreprises ?
- Le marché du travail vacille, mais devrait rester résilient à l’horizon 2026
- Vers un timide retour du pouvoir d’achat et un redressement de la productivité du travail
Focus sur l’environnement international sous plusieurs dimensions :
- Des surcapacités sur la production de pétrole entraînant des baisses des prix, qui pourraient être balayées par l’aggravation du conflit au Moyen-Orient
- Entre baisse des taux et instabilité géopolitique, les marchés financiers erratiques
- La baisse des taux de la BCE sera très progressive et lente. L’évolution incertaine de l’inflation et la réduction du bilan de la BCE sont des risques pour la politique monétaire
Si vous souhaitez obtenir la note de conjoncture complète de ce 2e semestre 2024, avec des focus sur, entre autres ;
- L’élection américaine, pivot pour l’Europe et pour la France avec une analyse des programmes de Kamala Harris et Donald Trump
- La guerre commerciale entre la Chine et les USA qui modifie la structure du commerce mondial
- La place de l’UE dans le temps de l’offre, par rapport aux politiques agressives des USA et de la Chine…
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