Pierre Ferracci au micro de Laurence Dequay, Marianne : “Le président doit renoncer à sa réforme rude et inadaptée de l’assurance-chômage”
Emmanuel Macron a annoncé envisager de suspendre, voire « d’amender », le décret qui doit réduire drastiquement l’indemnisation des jeunes et des séniors privés d’emploi. Vous qui le connaissez bien, que lui dites-vous ?
“De dire pouce. De mettre en pause ce sujet, comme il l’a fait en Nouvelle-Calédonie en suspendant la réforme du corps électoral. Car, en prononçant la dissolution de l’Assemblée nationale, puis en fixant les élections législatives aux 30 juin et 7 juillet, le président prend un sérieux risque. Trop courts, ces délais vont empêcher le débat démocratique de s’épanouir, et la gauche et la droite de se recomposer sereinement autour de programmes discutés en profondeur.”
“Ainsi la probabilité n’est aujourd’hui pas négligeable de donner la conduite des affaires publiques à un parti qui prévoit d’instaurer une priorité nationale en matière d’emploi, illégale à l’échelle de l’UE et qui fait fi de l’importance de l’immigration pour accompagner la croissance de l’économie. Les milieux patronaux eux-mêmes le reconnaissent. Les tensions politiques et sociales vont donc persister. Dans ce contexte inflammable, dans les quartiers de la ville notamment, mieux vaut renoncer à durcir les règles de l’assurance-chômage pour se poser enfin les bonnes questions : sur le contenu du travail, sa qualité, son sens.”
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