“Pour qui a été attentif au propos des nombreux opposants au report de l’âge de la retraite, il est clair que la question des conditions de travail était au centre de toutes les discussions. Et si l’opposition à cette réforme est aussi vigoureuse, c’est bien évidemment qu’il y a un problème en France du côté du travail.”
“La réforme de notre système de retraites, à défaut de rassembler le pays, et au-delà des désaccords qu’elle a révélés, aura eu au moins le mérite de questionner le rapport des Français au travail.
Et si la question de la durée d’une vie professionnelle suscite encore autant de positions contradictoires, c’est aussi que celle du rapport au travail, des conditions de son exercice, n’a pas fait l’objet de suffisamment d’attention.
C’est une évidence en ce qui concerne le travail des seniors, les organisations patronales elles-mêmes en conviennent.
Faute d’aménagement des carrières, préalable à un recul de l’âge, c’est une dégradation de l’état de santé qui se produira, dont la partie visible sera le sas de précarité avant la retraite (chômage, invalidité) et l’absentéisme dans les entreprises, mais dont une partie sera également invisible. Elle ne sera pas toutefois sans conséquence sur les organisations et la productivité.
Afin d’éviter d’en arriver là, les partenaires sociaux doivent se saisir de ce sujet dans les branches et dans les entreprises.
Les pouvoirs publics ont certes un rôle à jouer en permettant notamment aux instances de représentation du personnel de retrouver leur efficacité préventive dans le domaine de la santé au travail et en faisant du plan de développement des compétences un objet à part entière de négociation entre les parties prenantes.
Mais c’est fondamentalement au sein de l’entreprise que doivent se traiter les questions essentielles. Les motifs d’espoir découlent de la relation de confiance qu’entretiennent les citoyens avec l’entreprise, illustrée par le récent baromètre réalisé pour le compte de l’Institut de l’Entreprise.”
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