Mardi noir : La peur d’une France à l’arrêt
Pierre Ferracci était, aux côtés d’Anne-Charlène Bezzina, politologue et constitutionnaliste, d’Henri Sterdyniak, économiste, et de Thomas Soulié, chef adjoint du service politique de BFM TV, l’invité d’Yves Calvi sur BFMTV dans son émission Calvi 3D, jeudi 2 mars 2023.
« On pense déjà à l’après-7 mars, laissons le 7 mars, qui sera très suivi, se réaliser ! […]. Je crois que c’est un mauvais moment pour une telle réforme et le gouvernement serait bien inspiré de mesurer le poids de la colère et la détermination des syndicats. […]. Ce qui va déterminer l’arrivée de l’extrême droite en 2027, ce sont les enjeux sociaux. Il y aura peut-être des enjeux identitaires mais cela va se jouer sur le terrain social. Donc, le gouvernement a le choix aujourd’hui, soit il reprend le dialogue et le vrai dialogue et pas une concertation, qui n’est pas une négociation, avec les syndicats, soit, je pense que, même si la colère sourde qui s’exprime ne va pas jusque-là où certains peuvent penser qu’elle ira, c’est-à-dire un émiettement progressif, eh bien, la colère s’exprimera plus tard, soit par une tension sociale dans les entreprises très forte, soit par une tension politique qui débouchera en 2027 sur ce que tout le monde redoute. »
« Depuis le début, il y a une envie de dramatiser tous les enjeux. Plus rien n’est possible. Le problème est que le gouvernement a fermé toutes les portes de la négociation. On a l’impression que les deux camps ne peuvent pas s’entendre. Aujourd’hui, on est dans une crispation sociale qui, de mon avis, est assez gravissime. Il y a l’inflation, dont on parle aussi beaucoup et, au-delà de ces crispations, il y a une colère qui s’exprime et qu’il faut traiter. Autrement, on aura des lendemains, soit sur le plan social, soit sur le plan politique, qui vont déchanter pour tout le monde. »
« Il y a une convergence des syndicats depuis le début du mouvement, y compris sur les formes de luttes. On voit bien que cela discute et que l’on a le souci, quand même, d’éviter d’embêter trop les Français et la population et c’est quelque chose, à mon avis, qui est chevillé au corps dans toutes les organisations syndicales. Ils essayent de trouver un point commun là-dessus. Moi, je crois, que la mesure qu’il faut prendre en compte, justement en raison de cette convergence syndicale, c’est qu’il vaut mieux que cette colère soit canalisée par des syndicats que d’avoir des mouvements incontrôlables demain ou d’avoir des choses qu’une majorité de Français ne souhaitent demain sur le plan politique. »
« Il faut rappeler aussi que les syndicats souhaitaient que les parlementaires aillent au bout de l’examen. »
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