Pierre Ferracci était, mardi 17 janvier, l’invité de La Matinale sur Radio Classique

« Quelle sera la suite du mouvement ? Est-ce que l’on est dans un registre qui ressemble à 2010 où il y avait eu une mobilisation très massive pendant de longues semaines, ce qui n’avait pas empêché les mesures gouvernementales de passer, ou est-ce que cela va s’étioler assez rapidement, c’est difficile à croire. Je crois qu’il y a un facteur qui joue de façon plutôt positive pour une mobilisation durable, ou, du moins, tout au long du débat parlementaire, c’est la présence des huit organisations syndicales de façon extrêmement soudée et cohérente. »

Pierre Ferracci chez Guillaume Durand sur Radio Classique dans Les stars de l'info

« Je crois que la préparation d’une réforme aussi structurante ne consiste pas simplement à annoncer qu’on va la faire dans un programme présidentiel. Cela se prépare avant. […] Les quelques années qui ont précédé l’annonce de cette réforme n’ont pas été utilisées pour travailler les sujets essentiels de la pénibilité, des seniors, de la charge de travail en fin de carrière… Il y a une opposition résolue au décalage de l’âge de départ à la retraite. »

« Le rapport au travail est en train de changer et s’il n’y a pas de mesures d’attractivité plus fortes du travail, on risque d’avoir un problème à la fois chez les jeunes et chez les plus anciens. Et, chez les plus anciens, on l’a déjà ! Je rappelle qu’il y a beaucoup de seniors qui arrivent à la retraite sans être en emploi. »

« C’est évident que l’on a un modèle qui, culturellement, est très différent. La question est de savoir comment on le rééquilibre. Je pense que personne ne doute qu’il y a un problème d’équilibre des retraites sauf que certains le situent à 50 milliards d’euros par an, d’autres à 20 milliards par an et d’autres à 10 ou 12 ! On ne prend pas les mêmes mesures si on n’est pas d’accord sur le diagnostic et, visiblement, on voit que les Français sont très dubitatifs, non pas sur la réforme des retraites elle-même – ils savent qu’il faut la réformer – mais sur les mesures qui sont prises. Et c’est là, je pense, qu’il y a une insuffisance de préparation et pas seulement une insuffisance de pédagogie. »

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