L’économie française va-t-elle enfin accélérer en 2017 ?
Après la révision à la hausse de la croissance au T1 2017 (+0,4% par rapport au T4 2016), l’optimisme est de retour. Les facteurs d’incertitude ont diminué. En particulier, les inquiétudes entourant l’élection présidentielle se sont dissipées. En mai, la confiance des ménages a atteint son plus haut niveau depuis 2007, et le climat des affaires et de l’emploi a continué de s’améliorer. C’est un aspect qui peut être décisif car la confiance joue un rôle majeur dans les anticipations des acteurs économiques.
Pour autant, la solidité des fondamentaux de l’économie française reste à prouver. Le renforcement de l’inflation freine la progression du pouvoir d’achat des ménages. Le ralentissement de la consommation privée, compensé en partie seulement par le renforcement de l’investissement, pèse sur la demande interne. L’économie française continue de créer des emplois, comme c’est le cas depuis deux ans grâce aux mesures d’enrichissement de la croissance en emplois, mais le doute plane sur l’évolution au second semestre des emplois aidés.
Sur le plan externe, la contribution négative du commerce extérieur en 2016 (-0,8 point) se confirme en 2017 et la balance commerciale de la France se creuse à nouveau. Elle pèse de façon structurelle sur le potentiel d’accélération de l’activité.
Enfin, les chiffres du premier trimestre montrent que la croissance a été essentiellement portée en début d’année par la reconstitution des stocks (hors stocks, la croissance trimestrielle aurait été de -0,3% au T1 2017 par rapport au T4 2016) et n’est pas encore sur une dynamique auto-entretenue.
Il n’y a pas de changement important à attendre sur les principales contributions à la croissance en 2017. C’est de la confiance, et des modifications de comportement d’investissement et de consommation que peut provenir son accélération. Au-delà, celle-ci dépendra de l’amélioration du commerce extérieur. Cela passe par un repositionnement de l’offre des entreprises permettant de parvenir à une meilleure adéquation entre l’offre française et la demande mondiale.
Clément Bouillet